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NME Interview : The Edge - U2 (Part I)

 par Corinne/Dead
 

 

Vous souvenez-vous des drapeaux blancs ? Est-ce ’Three chords and the truth’ (trois accords et la vérité) vous dit quelque chose ? Ouaip, nous parlons bien de U2 dans sa période années 1980 comme commémoré par un nouveau ’Best Of...’. Son Dieu de la guitare résident permanent, The Edge nous ramène dans le temps jusque dans ces rues qui n’avaient pas de nom.

Ses potes l’appelaient The Edge en raison de la forme de son menton. Hé, ça aurait pu être pire.

Pendant un temps, Larry Mullen répondait au nom de gang de Jam Jar (pot de confiture). Et puis il y avait le chanteur du groupe, Paul Hewson. Il écopa de toute une série de titres. L’un d’entre eux était : teinrigvanhewsonolegbangbangbangbang. Il fut par la suite changé en quelque chose d’un peu plus succinct ; ce bon vieux Bono Vox O’Connell Street. Ce dernier, comme vous le savez probablement, étant le nom d’une boutique spécialisée dans les appareils auditifs située dans une rue principale de Dublin. Un drôle de nom, je vous l’accorde, mais l’esprit derrière ce changement d’identité était un peu cruel.

"Les gens s’en prenaient les uns aux autres", se souvient en riant The Edge. "C’était une façon de se débiner. Ils l’appelaient Bono parce qu’il ressemblait au nom Bono. Un petit bonhomme trapu, vous voyez."

Cette étrange société d’ados du nord de Dublin s’était baptisée Lypton Village. Certains de ses codes, rituels et principes créatifs perdurent depuis plus de 20 ans et ont aidé U2 à vendre 71 millions de disques en chemin. Et bien que l’aile artistique du Village, les gars qui jouaient sous le nom de Virgin Prunes, aient peut-être un peu moins bien réussi, leurs idées sur le théâtre et la subversion ont refait surface sur les tournées Zoo TV et PopMart.

Tout ceci est pertinent une fois encore parce que U2 s’apprête à sortir une compile, ’The Best Of And B-Sides Of 1980-1990’. Elle est emmenée par leur single optimiste ’Sweetest Thing’, un titre écarté de l’année 1987 qui a été revampé et réorienté vers le sommet des charts. Cela nous permet une fois de plus de revenir sur une carrière à l’extrême qui a duré plus que la plupart de ses critiques ou pairs.

C’est la raison pour laquelle nous sommes là à mâcher des sandwiches avec Edge (dont le nom pré-Village est : Dave Evans, à n’en pas douter d’origine galloise) dans un bar ultra moderne de Dublin. Nous parlons de tournants de carrière, d’erreurs de mode et de la montée incrémentée qui a vu U2 couronné par Rolling Stone magazine : ’Band Of The ’80s’ (groupe des années 1980).

Edge rejoue dans sa tête certains de ces moments clefs. Il grince des dents au souvenir de l’énorme fête du Live Aid en 1985, alors que le groupe déboulait à Wembley dans l’après-midi pour se retrouver aussitôt dans un sound mix charnu. Mais, ceci n’empêcha nullement Bono de sauter dans le public, de rencontrer des gens, causant d’autant plus de gêne aux trois autres. Après cela, les réactions positives au spectacle allaient jeter ce groupe dans un orbite inachevé, mais ce n’était pas ce à quoi cela ressemblait à l’époque.

"Nous étions tous complètement déprimés lorsque nous avons quitté la scène", se souvient Edge. "Nous nous disions : ’Oh bien, nous avons foiré ce coup là. Mais c’était pour la bonne cause’. Je fus surpris lorsque les gens s’appesantirent sur cette performance."

Il pense à des jours meilleurs, à l’achèvement de ’The Joshua Tree’ en préparatif de la domination du monde de 1987. Ca semblait être la période de maturation du travail du groupe, commencée avec ’The Unforgettable Fire’. Les producteurs Brian Eno et Daniel Lanois, jouèrent un rôle important pour trouver la clef ambiante de ce disque et Edge est content que cette association se soit rétablie pour cette toute nouvelle œuvre.

"Nous écrivons et improvisons en studio et nous aimons vraiment ça. Nous espérons que nous n’allons pas passer trop de temps sur cet album, que peut-être nous aurons terminé dans le courant de l’année prochaine. Je pense que ça va être un disque positif."

Nous parlons des intérêts spirituels du groupe à ses débuts, lorsque ses membres se sont retrouvés dans un groupe chrétien du nom de Shalom. Adam Clayton, le seul non croyant plaisantait beaucoup à ce sujet. "Un groupe qui prie ensemble, reste ensemble", disait-il. Mais Edge maintient que les valeurs du noyau dur demeurent.

"Je dirai qu’au travers de disques tels que ’Achtung Baby’ et ’Zoo TV’, les gens auraient pu penser : ’Wow, cette fois, U2 a coché l’autre case du rock’n’roll’. Mais non, nous nous accrochons à nos mêmes croyances spirituelles que celles que nous avions lorsque nous étions âgés de 18 ans."

Le fait que Bono n’assure pas la promotion de cette compile rétrospective pourrait suggérer qu’il ne se soucie pas de cette idée. Edge insiste sur le fait qu’il n’y a pas de brouille terrible au sujet de cette sortie.

"Il est difficile de parler de travail de plus de dix ans d’âge. Je suppose qu’il s’est dit qu’il n’avait pas grand chose à dire sur ce sujet. Mais il fait un truc à la radio, aussi ce n’est pas lourd, comme un méga silence. Pour être honnête, ça n’avait pas trop d’intérêt que ce soit Bono qui se déplace et en parle haut et fort."

La première décennie publiée du groupe s’achève sur ’Rattle And Hum’, essentiellement bande sonore du film éponyme et journal d’une tournée qui a reçu une mauvaise publicité et a ébranlé le groupe pendant un temps. L’une des phrases qui ressort de cette période est l’improvisation de Bono au sujet de "three chords and the truth" (NDLT : trois accord et la vérité extrait de All Along the Watchtower de Bob Dylan). Ca a été sincèrement pris à l’extrême.

Dix ans plus tard, passée l’ère de l’ironie, lorsque des groupes tel que les Manics réintroduisent ce défi de la vérité dans l’agenda du rock, la phrase de Bono sonne toujours faux. La réponse de The Edge est révélatrice. Il s’agit d’une éloquente défense de la gloire de U2 ou du style cassant, et un bon point de départ pour nous lancer dans le voyage à la découverte du catalogue antérieur du groupe.

"Cette phrase à propos de la vérité peut venir comme étant banale", explique-t-il de sa voix précise et douce. "Mais je pense que ce que Bono voulait dire c’est que lorsque l’on parle d’écrire des chansons, que ce travail qui semble vraiment avoir de la force est le travail que l’on écrit vraiment pas du tout, qui se contente d’arriver comme ça. Il possède cette sorte d’autorité d’être non dénaturé, pas monté, simplement ce qui sort de soi ce jour-là, à cette minute là.

"Je suppose que c’est ce qu’il entend par la vérité. Je ne pense pas qu’il veuille dire sagesse profonde. Dans notre expérience, chaque fois que nous avons travaillé ensemble et travaillé sur des chansons, c’est comme si nos mains les parcouraient entièrement. Je suppose qu’il s’agit de ne pas être timide, d’autoriser les vrais sentiments et idées à sortir, mais à l’époque, la phrase de Bono semblait signifier quelque chose de complètement différent. Tenter d’être profond c’est une façon de s’assurer que l’on ne va pas l’être, et c’est quelque chose que nous avons également appris très tôt."

(à suivre)

En savoir plus : NME

Lien permanent : http://www.u2france.com/actu/article54250.html

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