Numéro 18 : “Sometimes You Can’t Make It On Your Own”
Bono n’a jamais été timide sur scène, ses bravades lui servent autant de bouclier protecteur que ses illustres lunettes aux verres teintés. Pourtant, il lui arrive souvent de baisser sa garde lorsqu’il chante ce morceau en live. Chanté pour la première fois par lui lors des funérailles de son père en 2001 puis sorti en 2004 sur How To Dismantle An Atomic Bomb, “Sometimes You Can’t Make it On Your Own” sort du lot et est certainement le plus beau morceau de U2 de ces dernières années, ayant valu au groupe deux Grammies. A la fois poignante et sobre — un mot pas souvent utilisé pour décrire l’œuvre du groupe ces derniers temps — cette chanson est devenue l’hymne des relations père/fils. Cette fois, il n’y a pas d’image abstraite dans les textes de Bono. Au contraire, il est au sommet de sa vulnérabilité, s’accrochant au moindre petit détail insignifiant — “And it’s you when I look in the mirror/And it’s you when I don’t pick up the phone.”
Il y a tant dans cette chanson de l’intensément personnel, rien ne le prouve plus que cette partie, “You’re the reason I sing/You’re the reason why the opera is in me”, un hommage à l’amour de son père pour cette musique en particulier. Comme Bono l’a dit dans une interview : “C’était un grand chanteur, un ténor, un gars de la classe ouvrière de Dublin qui écoutait l’opéra et dirigeait l’orchestre avec les aiguilles à tricoter de ma mère… Dans cette chanson, j’atteins l’une de ces grandes notes de ténor qu’il aurait tellement aimée.”
Cette note de 4 secondes, arrivant au milieu du bridge, est “Sometimes You Can’t Make It On Your Own” encapsulé. Elle est brut et forte. Elle et honnête. Tout simplement, un résumé parfait, cet instant précis qui montre que U2 avait encore de nouveaux horizons à couvrir, même après 25 ans de carrière.
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