’Absolument torrentiel’

Je me suis réveillé par une belle journée et me suis fait la réflexion que c’était un temps idyllique pour donner un concert en extérieur. Cieux azur, soleil brillant, pas oppressivement chaud, on aurait bien dit que ça allait être idéal. En arrivant au stade, Nick, mon chef responsable de l’équipe éclairages m’a dit que de fortes pluies étaient prévues pour plus tard, mais cela semblait tout simplement impossible alors que ce bel après-midi se déroulait, on aurait bien dit que tout cela n’était que pessimisme météorologique.

One Republic a assuré la première partie hier soir et ce soir encore. C’est un groupe que je ne connaissais pas beaucoup, mais j’ai un peu bavardé avec eux dans l’après-midi et ce sont des gars tout à fait charmants. Originaires de Denver, apparemment. U2 a débarqué pour un soundcheck et une petite répétition sur quelques nouvelles chansons. De nouveau Mercy a été répétée et également Mothers of the Disappeared comme alternative potentielle à MLK.

Le temps était toujours plus que sympa alors que nous dinions tandis que One Republic jouait. Puis avec une réminiscence de Moscou alors que les premiers accords de Space Oddity se faisaient entendre, les premières grosses gouttes ont commencé à tomber du ciel. Même lorsque U2 a pris la scène d’assaut, il pleuvait vraiment fort et les parapluies pour la scène commençaient à émerger du monde souterrain. Il a continué à pleuvoir durant le spectacle de manière régulière puis graduelle jusqu’à atteindre une intensité dont je n’at pas souvenance lors d’un concert de U2 (même à Red Rocks, il avait plu par intermittence).

C’était absolument torrentiel et incroyablement incessant, loin de se tenir à l’écart et de se réfugier sous les parapluie, le groupe s’est lancé dans le concert et le temps et le public a tout simplement adoré. Rien d’étonnant, ça a fini en soirée incroyablement intense et très chargée émotionnellement, joué avec un sens merveilleux d’abandon complet.

Une fois arrivés à Streets, Adam était torse nu, et à moins que je n’ai été victime d’hallucinations, semblait délibérément chercher les torrents de pluie sous lesquels rester. Tout ça et une première mondiale, Mercy jouée pour la toute première fois. J’étais enchanté, car Mercy est depuis longtemps ma préférée des nouvelles chansons. Je n’ai jamais complètement compris pourquoi il avait fallu autant pour qu’elle surgisse, mais ces choses sont souvent au-delà de mon savoir.

Ca a été une soirée géniale digne des livres d’histoire. Je peux nous entendre lors de concerts dans un futur distant : ’Bien sûr, il a plu ce soir, mais ça n’avait rien à voir en comparaison avec Zurich 2…’